Une histoire d'héritage et d'innovation
avec bahorUn souvenir d’enfance dans les champs de mûriers d’Ouzbékistan
Quand je repense à mon enfance en Ouzbékistan, une image me revient toujours : celle des longues allées bordées de mûriers, de leurs feuilles vert tendre que nous cueillions à la main à l’aube, et des mûres juteuses que nous picorions avec joie sur le chemin. Mais ce souvenir est aussi marqué par une autre réalité : l’élevage des vers à soie, appelé sériciculture.


Or blanc d’Ouzbékistan
Dans mon village natal, cette tradition se perpétue depuis des générations. Chaque année, dès l’éclosion des œufs de bombyx mori, les familles entament un travail minutieux et éprouvant, mais profondément ancré dans notre culture. Il faut nourrir les vers toutes les deux heures, jour et nuit, pendant 42 jours. Les feuilles de mûrier doivent être fraîches, riches en humidité et en protéines. Une feuille trop sèche peut compromettre la qualité du fil de soie.
C’est un monde silencieux, où l’on entend parfois le doux frottement des milliers de mandibules dévorant les feuilles. Ce bruit, presque hypnotique, m’a toujours fascinée.
