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La merveilleuse histoire

de la soie

Il était une fois la soie…Selon la légende, la soie est un tissu noble qui a été découvert 3 000 ans avec Jésus-Christ. C’est une fibre naturelle provenant du ver à soie, aussi appelé chenille du bombyx du mûrier, qui est reconnue dans le monde entier pour sa douceur, son élégance et son confort notamment dans l’habillement. Chez BAHOR, la soie a une place bien particulière et c’est pourquoi on la retrouve dans l’histoire personnelle de la fondatrice, Navbakhor BOUDOT, ainsi que dans ses créations 100% Made in Lyon.

 

Qu’est ce que la soie ?

 

La légende de la découverte de la soie

Une légende raconte que l’impératrice chinoise Leizu a découvert la soie au XXVIIème siècle avec J.-C., alors qu’elle buvait un thé sous un mûrier dans son jardin. On raconte qu’un cocon de ver à soie est malencontreusement tombé dans sa tasse de thé et qu’au contact de l’eau, le cocon doux et soyeux s’est libéré. La jeune femme, astucieuse, a commencé à tirer le fil jusqu’à ce qu’il se délie et s’étende sur toute la longueur du jardin. C’est alors qu’elle eut l’idée de travailler le fil en le tissant pour en faire un tissu doux, chatoyant et souple au toucher.

 

La Route de la Soie et ses étapes commerciales stratégiques entre l’Asie et l’Europe

L’Ancienne Route de la Soie représente un réseau ancien de routes commerciales et de points stratégiques allant de la Chine jusqu’en Europe. Pendant des siècles, des caravanes ont fait étape dans plusieurs villes d’Asie et d’Europe pour échanger des marchandises ; dont la soie, les tapis et les bijoux. Samarcande, Tachkent, Boukhara et Khiva, 4 villes actuelles d’Ouzbékistan, se trouvaient sur la Route de la Soie et Lyon en était la dernière étape, après Venise.

 

Quelle est la place de la soie en Ouzbékistan ?

Bien que la Chine ait le quasi-monopole de la soie depuis des millénaires, d’autres pays la travaillent de manière artisanale et industrielle depuis des générations. En Ouzbékistan, terre natale de Navbakhor BOUDOT, fondatrice de la marque BAHOR France et de l’association Eco Couture, la soie fait partie intégrante de la culture du pays depuis le début de la route commerciale. À l’époque, la production de soie se faisait de manière artisanale tandis qu’aujourd’hui, le pays bénéficie de l’essor de l’industrialisation qui lui permet de produire à plus grande échelle. Aujourd’hui, l’Ouzbékistan est le 3ème plus grand producteur de soie au monde. Dans tout le pays, les familles ouzbeks élèvent elles-mêmes leurs vers à soie, ce qui explique le fait que le pays comptait 20 611 tonnes de cocons produits en 2020.

Village en Ouzbékistan

 

Le rapport entre Bahor et la soie

 

L’élevage de vers à soie, une activité saisonnière majeure pour la famille de Navbakhor

Navbakhor BOUDOT, aussi appelée Bahor, a grandi en Ouzbékistan en voyant sa famille pratiquer la sériciculture ; nom que l’on donne à l’élevage de vers à soie. De ses 6 à 17 ans, elle a elle-même contribué à l’élevage, dans la Province de Khorezm. Dans son village, l’élevage de vers à soie est une pratique commune qui permet de gagner un revenu ponctuel. C’est un savoir-faire qui se transmet de génération en génération

Je garde de beaux souvenirs de la saison de l’élevage de vers à soie au printemps. Chaque membre de ma famille s’organisait pour recevoir les graines de vers à soie et les faire grandir dans les meilleures conditions”, raconte Bahor. “Mon père cultivait les mûriers dans la vallée, c’est une plante extrêmement riche en protéines. Mes deux grands frères allaient récolter les feuilles de mûriers le matin et ma maman nourrissait les futures chenilles avec. Étant plus jeune, j’accompagnais ma mère en mangeant les mûres.

Navbakhor enfant

 

Un ver à soie est très gourmand : en 6 semaines, il devient 3 600 fois plus grand qu’à son état de graine. C’est pourquoi, il faut le nourrir en conséquence. 

“On achète les graines, on adapte la température de la maison à exactement 23 degrés celsius puisque la chenille du bombyx est exigeante : à plus ou moins 23 degrés, elle ne s’alimente plus et meurt. On ramasse les feuilles de mûriers fraîchement coupées, et on les donne toutes les deux heures pendant deux semaines, de jour comme de nuit. Je me rappelle que ma maman se réveillait la nuit pour les nourrir. Plusieurs pièces de la maison étaient réservées à l’élevage puisque les vers grandissent rapidement et ont besoin de place. Notre hangar et notre garage en étaient envahis !”, témoigne Navbakhor.

Le cycle de création du fil de soie s’étale sur 6 semaines divisées en 4 cycles. Lors des 3 premières phases, s’alternent deux semaines d’alimentation des vers, suivies de 24h de jeûne où les chenilles “dorment” pour muer et passer au cycle suivant. Au départ, on les nourrit de feuilles de mûrier et petit à petit on leur donne les branches. Ce n’est qu’à partir du 4ème cycle que les chenilles produisent naturellement un cocon de soie pour se protéger en sécrétant une bave abondante qui devient, en durcissant, la précieuse fibre de soie brute, capable de mesurer jusqu’à 1 400 mètres de long.

cocon formé de la chenille

 

Un souvenir en rapport avec la soie dans ton enfance ?

“J’attendais la période de l’élevage avec impatience. Lorsqu’on donnait les cocons aux producteurs de soie, c’était un jour exceptionnel où mes parents nous amenaient, mes frères et moi, au centre ville”, confie la fondatrice de BAHOR France. “Ce jour-là, on avait le droit de manger autant de glaces que l’on voulait : c’était jour de fête ! Néanmoins, la sériciculture est un travail difficile et exigeant avec un regard sur la qualité des feuilles consommées par les vers ainsi que sur la température ambiante.”

 

Bahor retrouva la soie sur son chemin, en arrivant à Lyon

Alors qu’elle arrivait pour la première fois en France, et plus précisément dans la ville de Lyon, Navbakhor ne savait pas qu’elle y retrouverait la soie. En effet, la ville de Lyon est connue depuis 500 ans comme étant acteur de l’industrie de la soie au niveau mondial. En 1540, elle obtient le monopole d’importation du tissu de soie en France. C’est pourquoi, le tissu fait partie intégrante du patrimoine lyonnais. D’ailleurs Tony Garnier était fils de canut ; soit un ouvrier spécialisé dans la soie. Bien que cette époque soit révolue, la tradition, quant à elle, perdure. De nombreuses manufactures et de nombreux musées lyonnais continuent de rendre hommage au savoir-faire traditionnel de ces ouvriers soyeux. Découvrez l’histoire du quartier des États-Unis en lien avec Tony Garnier dans l’un de nos précédents articles..

 

“C’était une belle surprise de pouvoir retrouver la soie à Lyon” explique Bahor, “ça me rappelait la maison. Cela dit, pendant plusieurs années j’ai regardé la soie de loin. Petit à petit, j’ai commencé à me renseigner sur la qualité de la soie en France, sur la noblesse et sur le travail ancestral que demande l’exigeante soie. Depuis que je suis conseillère du Ministre de l’Industrie de la Soie Ouzbek, j’ai l’honneur de représenter la production de la soie d’Ouzbékistan en Europe. J’ai eu l’occasion de rencontrer des professionnels et de participer à des événements internationaux comme Silk in Lyon, Festival de la soie. Ma mission est de représenter le savoir-faire traditionnel aux côtés de l’Ambassadeur d’Ouzbékistan en France, de créer des liens entre les deux pays et de faire connaître le patrimoine commun à la France et à l’Ouzbékistan : la soie.”

 

La soie dans la mode BAHOR France

« Malgré son prix élevé, je cherchais à mettre en valeur et à travailler la soie qui me rappelle mes racines », raconte Navbakhor. « La soie est un tissu difficile à manier, qui demande de la patience et de la minutie. Pour travailler la soie, il faut être à l’aise avec soi-même. Néanmoins, porter de la soie donne de l’assurance. Elle illumine le visage, elle est confortable et toujours chic. Le kimono Sevara est le parfait exemple représentatif de BAHOR : un mariage des soies lyonnaises et ouzbeks. »

kimono en ikat

 

Chez BAHOR, nous mettons en valeur la soie avec la plus grande attention, en développant la Capsule Soyeuse(chemises, vestes, kimonos, etc.), ainsi que des accessoires pour revaloriser les chutes textiles. De ce fait, nos chutes de soie deviennent une étole, un foulard, un carré de soie, un foulard-cravate, un chouchou…

 

Aussi, nous avons réussi à tisser des liens avec des partenaires locaux qui ont le même attrait pour la merveilleuse soie, tels que les soyeux Velours de Lyon et Sfate et Combiers.

 

Si BAHOR France accorde une grande importance à la soie dans ses créations, c’est en raison des origines de sa créatrice, Navbakhor BOUDOT, ayant grandi dans une famille ouzbek pratiquant l’élevage de vers à soie.

Avant de fonder sa marque, Navbakhor a longtemps cherché à lier son pays d’origine et son pays d’accueil. À travers la soie, BAHOR trace le chemin et lie les soies lyonnaises et ouzbek depuis le carrefour de la soie, à Samarcande, jusqu’à la ville de Lyon, en France. Un mariage de soies, un mélange de culture.

 

17.09.2021 | Léa Gutierrez-Perez